RÉMINISCENCES : De Dreams to Dreams à Cinéfonia, les mots de James Horner

20 Juin 1995, soit presque vingt ans jour pour jour avant… Dreams to Dreams naît de la passion d'un homme pour un artiste et le tableau vivant qu'il peint film après film. D'une affection indéfectible envers une œuvre musicale à part dans le paysage cinématographique. D'autres passionnés suivent le mouvement, le projet se développe, le fanzine devient magazine au fil des ans et s'installe pour s'étendre à l'ensemble de la musique de film puis devenir une référence en la matière. Mais jamais le sujet premier ne se dément. Toujours il demeure essentiel, fondateur, nourricier au sein du contenu rédactionnel. James Horner.
 
Printemps 1998. Quelques mois après le succès titanesque paraît la première interview du compositeur dans les colonnes de Dreams to Dreams, qui cinq ans plus tard deviendra Cinéfonia, revue musicale sans équivalent fauchée en plein vol. La première d'une longue série qui verra se nouer un lien rare entre le Maestro et les passionnés, un lien de compréhension, d'explication, d'émulation, jusqu'à une certaine forme de complicité. Chaque sortie d'un album sera l'occasion de poursuivre ce rituel et ainsi d'approfondir la dissection en temps réel d'une œuvre par son auteur. Ce projet reste à ce jour unique dans l'histoire de la musique de film.
 
Février 2006. James Horner arrête le temps une nouvelle fois pour nous préciser sa vision de la musique à l'écran. Personne ne le sait mais ce sera la dernière fois. En replongeant une dizaine d'années plus tard dans cet entretien fleuve, on mesure l'ampleur du legs qui nous en apprend tellement sur cet art si délicat et n'aurait pas été possible sans le travail colossal de Didier Leprêtre. Cet échange autour du Nouveau Monde apparaît aujourd'hui comme le plus accompli, celui dans lequel le peintre des émotions se livre avec le plus de sincérité et de générosité. Libre, exigeant, habité. Egal à lui-même. Et puis tout s'arrête brusquement, pour recommencer le…
 
19 janvier 2011. Un autre passionné reprend le flambeau, part de rien et fait de JHFM ce qu'il est aujourd'hui: la continuité d'un projet, la possibilité d'un rêve. Meurtri par le destin, mais pas brisé. Créer des liens, des rencontres, sublimer nos sensations et construire des ponts entre les genres où les êtres se retrouvent, telle est, aussi, la magie de la musique selon James Horner. Depuis ce 22 juin tragique, absurde, s'est rapidement dessiné les contours d'une mission: propager la parole du Maestro au fil de la toile. Préparer ces interviews, exprimer une passion musicale à travers des mots fut non seulement une chance mais un privilège, un bonheur de tous les instants auquel je me devais de répondre aujourd'hui.
 
Comment trouver le moyen de mettre des mots sur un mode d'expression qui par définition les dépasse, sur une musique qui par essence transcende les émotions ? En se livrant avec passion, engagement, rigueur et aussi un brin de folie. En restant simplement soi-même, sans filtres ni compromis. En laissant parler, peut-être, les reflets de son âme à travers le miroir de cet art que l'on peine encore à définir dans son entièreté, tant il est riche, multiple et regorge de secrets insoupçonnés. En faisant le choix, ici, de ne conserver que la voix de James Horner, délestée de tout commentaire. En commençant par le crépuscule puis en remontant le temps jusqu'à la première interview. Toutes seront à terme disponibles et consultables par le plus grand nombre. Car c'est bien au public, et non à une élite, que le Maestro a toujours voulu s'adresser, ce pour quoi il a choisi le septième art pour dépeindre son amour des notes.
 
Il nous restait bien vingt ans de merveilles à découvrir, de notes à aimer, d'albums à décortiquer, d'entretiens à réaliser. Mais ces vingt ans n'existent pas. Le futur n'est pas pour autant effacé, car imprégné d'un passé sans limites et d'un présent qui ne meurt jamais. A l'aube d'une nouvelle carrière pleine de promesses, le poète est parti en nous laissant abasourdis, incrédules, inconsolables. Mais la grâce et l'espérance, finalement, ne l'ont pas suivi. Elles sont bien là, dans le cœur de son héritage inestimable.
 
L'attachement pour cet art qui savait être si proche de notre ressenti peut nous amener à un excès de familiarité. Or, l'un des nombreux enseignements de cette musique à fleur de peau est de nous apprendre à ne pas renier ce que nous ressentons profondément.
 
Alors merci, James, de nous avoir fait rêver.
Merci d'avoir bercé nos vies.
Merci de nous aider à croire, encore aujourd'hui et dans les années à venir, en la beauté et en l'espoir.
Ta musique est éternelle.
Nous ne t'oublierons pas.
 

Liens vers les entretiens avec James Horner (liste mise à jour à chaque nouvelle publication) :

1 réflexion sur “RÉMINISCENCES : De Dreams to Dreams à Cinéfonia, les mots de James Horner”

  1. olivier barbery

    Je n’ai pas connu “Dreams to Dream…s”, mais j’ai en revanche acheté tous les numéros de “Cinéfonia” que je garde précieusement tant ils étaient beaux, bien faist, bourrés d’articles passionnant.
    Et bien sûr plusieurs interviews fleuve de James Horner.
    A quand un autre magazine comme celui-là en français?

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