60 ANS : JOYEUX ANNIVERSAIRE MAESTRO!

Chers lecteurs, vous trouverez en bas de la page les réponses à notre question "Que représente pour vous la musique de James Horner?".
 
[divider]14 août 1953 – 14 août 2013[/divider]
Cette année, James Horner fête ses soixante ans. Un anniversaire est souvent un moment de fête, de célébration, d'autant plus que le cap de la soixantaine permet de dresser le bilan d’une carrière. Le meilleur moyen de célébrer ce moment consiste à se replonger une nouvelle fois dans son œuvre, d'écouter ses plus belles réussites, de se laisser porter par la magie de sa musique qui se veut tour à tour intimiste, spectaculaire, furieuse, virevoltante, aérienne… Nous pourrions continuer longtemps cette liste d'adjectifs tellement les notes sorties de l'esprit de cet homme ont déployé sur plus de trois décennies une multitude de couleurs, de sentiments, d'émotions.
Son œuvre possède de la personnalité, du caractère. Personne ne peut le nier. Or, une partie du cinéma actuel n'aurait-elle pas tendance à s'uniformiser, à limiter la prise de risque et ainsi à ne plus donner autant la possibilité à un tel compositeur de s'exprimer ? Sa partition pour Romeo & Juliet a été rejetée (ou plus exactement, le compositeur a refusé de la retravailler des mois après son enregistrement), sa participation à Ender’s Game et The Amazing Spider-Man 2 non souhaitée… Face à ce désamour d’une grande partie de la profession dans des genres générant la plupart du temps des partitions lisses et impersonnelles, cette question devient légitime.
[divider]Un début de siècle transparent ?[/divider]
Loin de nous l'idée de transformer ce jour de fête en jour de tristesse mais les dernières actualités ne nous aident pas vraiment. D'autant plus que la question soulevée précédemment nous amène à une autre réflexion : James Horner a livré ces dernières années des partitions pour des films dont la résonance médiatique a été pour le moins dérisoire. Certes, le phénomène n’est pas nouveau : qui se souvient en effet de The Dresser (1983), Where the River Runs Black (1986), Vibes (1988) ou encore Dad (1989). Chaque compositeur possède à son actif une collection de films qui sont plus ou moins tombés dans l'oubli. Par ailleurs, la résonance d’un film n’a jamais été une condition indispensable à la création d’une bande originale de qualité, The Spitfire Grill et Iris en sont les meilleures preuves. Finalement, le cœur du problème réside dans le fait qu'il est toujours appréciable de voir la musique d'un compositeur que nous apprécions atteindre un grand nombre de spectateurs, susciter un intérêt et obtenir une certaine « aura médiatique ». Si James Horner s’est détourné d’une carrière de compositeur contemporain pour se tourner vers le septième art, c’est précisément pour toucher le plus grand nombre. Or, ces cinq dernières années, on ne peut pas dire que The Boy With Striped Pyjama ou encore For Greater Glory et Black Gold aient atteint cet objectif. Et si nous remontons un peu le temps jusqu'au début de ce siècle, il faut bien avouer qu'après des partitions retentissantes pour des films comme The Perfect Storm (2000), A Beautiful Mind (2001) ou Enemy At The Gates (2001), l’insuccès artistique et commercial des films auxquels il a participé est semble-t-il devenu monnaie courante : The Missing et The Grinch ne sont pas les films les plus marquants de Ron Howard, The Legend of Zorro a fait un flop, Troy n'est pas inoubliable… Quant aux autres films, noyés dans la masse des sorties cinématographiques, ils n'ont pas trouvé leur public : Windtalkers, Flightplan, The Forgotten, Beyond Borders, The Four Feathers, Radio, The Chumscrubber, All the King's Men, The Life before her Eyes… Autant de notes de musique qui reflètent selon nous à chaque seconde le talent incroyable du compositeur mais qui finalement n'atteignent plus les spectateurs pour ne satisfaire que les amateurs éclairés. De quoi nous faire regretter les occasions manquées avec Da Vinci Code ou encore La passion du Christ.
Alors oui il y a eu Avatar. James Horner y a consacré deux ans de sa vie et a composé de quoi remplir quatre disques entiers. Mais est-ce suffisant pour satisfaire ce besoin de visibilité si palpable dans notre cœur de mélomane depuis tant d'années ? D'autant plus que la musique pour le film révolutionnaire de James Cameron semble s'effacer devant la technicité de l'univers crée par le réalisateur, là où celle de Titanic avait joué un des premiers rôles.
 
James Horner en 2001 – samurdank.com
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La faute n’incombe certainement pas entièrement aux producteurs qui préfèrent à présent un certain style de musique (pas de thème, peu de variations) ou encore à une part de malchance qui plonge la carrière de James Horner dans un relatif anonymat. La réponse se trouve peut être, en partie, dans le cœur de cet homme. Qui est-il, que recherche-t-il ?
James Horner a commencé le piano à l'âge de 5 ans. Doué, il tombe amoureux de la musique classique et décide alors très jeune de devenir compositeur. C’était il y a un demi-siècle…
« J'ai été élevé au sein d'une famille très mélomane. Mon père aimait beaucoup la musique. (…) A neuf ou dix ans, j'ai décidé que je voulais réellement composer de la musique. (…) Et c'était écrire du classique. »1
Cet amour précoce le propulse à vingt-cinq ans professeur de musique à l'université puisque titulaire d'un doctorat après des études en Angleterre, en Arizona puis en Californie. Le hasard le conduit ensuite à la musique de film pour le compte de l'Institut du Film Américain. Dès ses premières écritures, il lui paraît évident « qu'associée aux images, la musique est mille fois plus puissante et émouvante que seule » 2.
James Horner est donc depuis toujours un amoureux de la musique et de son potentiel dramaturgique. Composer pour le cinéma lui permet d'assouvir cette passion dévorante qui a guidé sa vie depuis son enfance. C'est entre autres pour cette raison que l'aspect commercial n'entre pas nécessairement en ligne de compte dans ses choix. Ce qui guide ses décisions, ce sont les possibilités offertes par le projet cinématographique d'épanouir sa grande passion pour la musique, de provoquer chez lui une gymnastique de l'esprit à travers son écriture qui allie habilement citations des compositeurs qu'il apprécie et réminiscences de ses partitions antérieures. Tout est une question de spiritualité, dimension omniprésente et communicative de son œuvre puisque elle développe également celle de l'auditeur.
Toutefois, l'aspect financier a bien dû compter au début de sa carrière car ce ne sont pas les productions méconnues et à faible budget de Roger Corman (The Lady In Red, Battle Beyond The Stars…) qui pouvaient lui permettre à la fois d'étancher sa soif d'écriture et l'autoriser à vivre de cet amour de la musique. Il fallait se faire ouvrir les portes des grands studios et participer à des projets beaucoup plus conséquents (Krull, Star Trek II et III, Brainstorm). Une fois son talent reconnu, son compte bancaire rempli, comme le signale curieusement un documentaire de 1986 pour la télévision allemande à l'occasion de la sortie de The Name of the Rose, sa spiritualité et sa sensibilité pouvaient enfin se développer librement avec des projets comme Cocoon, The Journey of Natty Gann, Glory, In Country. En 1988, après dix années au service de l'image, il créera assez logiquement pour Georges Lucas et Steven Spielberg (les producteurs les plus influents du moment), des œuvres accomplies et reconnues comme Willow et The Land Before Time.
Vouloir admirer son nom au générique de grands succès cinématographiques ou de films à la qualité artistique marquante constitue finalement un caprice de cinéphile mélomane, car enchaîner les blockbusters et monopoliser le monde de la musique de films n'a semble-t-il jamais été sa priorité. Malgré cela, il a pourtant réussi à marquer durablement celui-ci d'une empreinte indélébile et à obtenir la reconnaissance de ses pairs.
[divider]Reconnaissance « céleste »[/divider]
« Quand le marqueur de score céleste arrive à votre nom il n'écrit pas que vous ayez perdu ou gagné mais il note comment vous avez joué. » O.B. Keeler (Bobby Jones: Stroke of Genius)
La seconde moitié des années 90 constitue incontestablement le grand sommet critique et public de sa carrière. Au-delà des réussites fulgurantes de la décennie précédente évoquées ci-dessus, cette période a véritablement placé James Horner au firmament de la musique pour le cinéma. Bien sûr il y a eu Titanic, qui restera vraisemblablement son œuvre la plus connue, écoutée et récompensée. Mais la caractéristique principale de cette époque est surtout l'enchaînement assez impressionnant de partitions importantes pour des films qui ont marché au box-office. En effet, nous avons vu naître entre autres sur un laps de temps très court Legends of the Fall (1994), Apollo 13 (1995) Braveheart (1995), Titanic (1997) et The Mask of Zorro (1998). D'autant plus qu'à côté de ses succès artistiques et commerciaux se sont également intercalés des petits joyaux musicaux tels que Balto (1995), Casper (1995), The Spitfire Grill (1996) et Deep Impact (1998)… Ce fut vraiment une époque bénie qui concluait une décennie titanesque avec la création de quarante-et-une bandes-originales pour le cinéma, contre presque moitié moins lors de la suivante.
Au sommet de son art, James Horner aurait dû gagner l'oscar en 1996 pour Apollo 13 ou Braveheart. Le couronnement en 1997 avec les deux statuettes pour Titanic étaient, vis à vis de sa carrière et de l’injustice vécue deux ans auparavant, une récompense amplement méritée. Une des conséquences fut la signature d'un contrat avec Sony Classical lui laissant une liberté totale sur la production de ses disques futurs. Il faut se rendre à l'évidence nous ne reverrons sans doute jamais une telle visibilité de sa musique auprès du grand public, sauf s'il avait la bonne idée de se lancer dans des tournées de concerts à travers le monde. Heureuse coïncidence, dans un mois et demi nous pourrons le voir diriger sa musique à Vienne. Il recevra à cette occasion le prix Max Steiner, aboutissement de son travail au service du cinéma. Ce sera peut-être le seul événement heureux de cette année au goût amer.
[divider]État des lieux[/divider]
L'évocation de ces moments de gloire et de cette malencontreuse nouvelle habitude de disparaître du paysage dominant de la musique de film soulève une nouvelle question : le compositeur n'aurait-il pas tendance à se détourner du cinéma actuel ?
Depuis l'apothéose de sa carrière il y a une quinzaine d'années, James Horner a peut-être décidé de lever le pied et de revoir ses priorités. En effet, après avoir atteint les sommets, il est souvent difficile d'entretenir une forme de motivation. Surtout que nous lui connaissons d'autres passions chronophages comme les minéraux ou encore l'aviation. Il avait déjà évoqué son attirance pour cette dernière lors de la création de Rocketeer (1991), expliquant comment il parcourait l'Europe pour assister à des meetings aériens ou sa tendance à collectionner depuis sa tendre enfance les magazines à ce sujet. Dernièrement, celle-ci a éclaté au grand jour avec l'écriture de pièces musicales (Write Your Soul et The Fourth Horsemen – 2010) pour une équipe de haute voltige, ou encore la mise en musique d'un court-métrage (First Flight – 2012) évoquant le premier vol de l'histoire.
Ou alors, à l'aube du 21ème siècle, il s'est peut être dit inconsciemment qu'il avait déjà tout prouvé et que d'une certaine manière il avait fait le tour du 7ème art. La volonté que nous évoquions de choisir ses projets suivant leur potentiel spirituel vis à vis de son écriture a ainsi pris le pas sur des objectifs commerciaux et de reconnaissance publique. Il a alors par exemple eu tendance à se tourner vers des adaptations de romans : Bicentennial Man (1999), Iris (2002), The Four Feathers (2002) House of Sand and Fog (2003),  The Life Before Her Eyes (2007), All the King’s Men (2008), The Boy in the Striped Pyjamas (2008), The Spiderwick Chronicles (2008). Le support livresque lui apportant peut-être une intellectualisation supplémentaire et indispensable pour rompre la routine dans le sens où il ne suffit plus d'accompagner les images mais aussi transposer à sa manière des mots en musique.
L'évolution du cinéma est vraisemblablement aussi en cause. Pour exemple, il aurait déclaré à son ami Jean-Jacques Annaud venu lui demander de participer à Black Gold, un film tourné « à l'ancienne » : « Est-ce que tu sais que plus personne ne fait des films comme ça aujourd'hui ? C'est tout en numérique et tout… c'est extraordinaire…» Cela démontre bien son attachement à une forme de cinéma intimiste et proche des personnages qui privilégie des conditions réelles de prise de vues et non des mondes artificiels constitués de fonds bleus. Un cinéma qui lui a permis de créer des partitions humanistes et attachantes comme Testament (1983), Project X (1987), Searching For Bobby Fischer (1993),  The Man Without A Face (1993)… L'exemple des films d'animations est lui aussi assez parlant : entre 1986 et 1995, soit neuf années durant, il a participé à sept films d'animations traditionnels, sans compter le court-métrage Tummy Trouble (1989) qui précédait Honey, I Shrunk the Kids et la série animée Fish Police (1992) dirigée par Hanna-Barbera. Or depuis la fin du siècle dernier, avec l’avènement du numérique à la place de la feuille de dessin comme technique d'animation, James Horner a tout simplement abandonné ce type de projets. Sans doute qu'il regrette les expressions des personnages faites à la main, de la même manière que Don Bluth qui déclarait l'été dernier dans nos colonnes qu'avec l'ordinateur « les personnages ressemblent à des marionnettes ou des animations de pâte à modeler. ». Comme si une part d'humanité avait quitté ses films et que les mettre en musique ne dégageait plus assez de… spiritualité.
[divider]Projections optimistes[/divider]
Face à ces constats assez démoralisants, qu'est ce qui peut nous faire espérer de nouvelles compositions de James Horner pour le cinéma ? Il reste les collaborateurs fidèles qui dans le meilleur des cas vont continuer à lui faire confiance : Vadim Perelman avec Song of the Names si le tournage débute un jour, Jean-Jacques Annaud avec Wolf Totem dont les prises de vues devraient bientôt commencer en Chine et James Cameron pour les suites d'Avatar et son éventuel Battle Angel
Certes, cela peut sembler bien mince pour un artiste de sa stature. Artiste… voilà le mot qui résume finalement le mieux cet homme. Or l'art ne peut exister qu'avec des partenaires de confiance qui respectent et comprennent la création. Espèce rare en voie de disparition. Les réalisateurs nommés ci-dessus en font sans doute partie tout comme Mel Gibson, Edward Zwick ou Ron Howard… Ce n'est pas pour rien que John Williams du haut de ses 81 ans s'adonne quasi exclusivement à sa collaboration avec son ami Steven Spielberg car ensemble ils arrivent à s'accorder sur un principe : l'art est la seule façon honnête de magnifier le cinéma et la musique de films.
Nous souhaitons à James Horner pour ses 60 ans que la nature lui offre une longue vie afin qu'il conjugue à nouveau son immense talent avec celui d'hommes de confiance, pour exposer de nombreuses fois encore au plus grand nombre la véritable communion de l'art musical et cinématographique. Et ainsi nous faire rêver à nouveau…
 

1- Le Maître sort de son Cocon par Didier Leprêtre, Dreams to Dream…'s, 1999.
2- Entretien avec James Horner par Didier Leprêtre, Dreams to Dream…'s, 1998.
3- Or Noir de James Horner : premières impressions et rencontre avec J.J. Annaud par Jean-Baptiste Martin, James Horner Film Music, novembre 2011.
 
Crédit photo:
James Horner 2001 – Sam Urdank – samurdank.com
James Horner Oscar – Academy of motion picture arts and sciences – oscars.org
James Horner Horsemen – Thomas J Bunce – rivetingphotos.com
 

Pour célébrer l'anniversaire de James Horner, nous avons tenu à ouvrir nos colonnes et donner la parole à nos visiteurs. Vous trouverez d'autres témoignages dans la version anglaise de cet article.

David Hocquet

La musique de James Horner a été un véritable choc pendant mon adolescence. Tout a commencé a 15 ans. La découverte des partitions de Willow, The Land Before Time ont changé ma vie de mélomane. Mon admiration pour John Williams et Jerry Goldsmith est sans borne, mais le choc émotionnel, c’est James Horner. Son sens aigu de la mélodie, ses harmonies et ses couleurs instrumentales furent les plus bouleversantes. Voilà donc un compositeur qui a tourné le dos à l’institution pour laisser libre court à ses propres émotions de compositeur, libérées par le cinéma, en ne se souciant plus des dogmes esthétiques du milieu académique et en composant dans un style immédiatement reconnaissable.

La partition majeure, la quintessence de la beauté musicale reste pour moi Brainstorm, une partition courte mais qui incarne tout un monde musical, brassant les époques avec virtuosité, tout en épousant les besoins du film, de Palestrina à Schubert à Mahler à Ligeti. Détachée du film de Douglas Trumbull, la musique reste une œuvre musicale passionnante. Le superbe réenregistrement édité par Varese Sarabande est le pivot de la carrière du compositeur américain. Krull serait son équivalent épique.

J’admire chez James Horner les grandes partitions épiques justement, la grande aventure ou sa façon de magnifier les rêves d’enfants (Krull, Journey Of Natty Gann, An American Tail, The Land Before Time, Willow, We’re Back, Once Upon A Forest, Legends Of The Fall, Balto, The Perfect Storm) le mélange de grandeur tragique et d’intimité bouleversante (Glory, Braveheart, Enemy At The Gates, The New World), les films plus intimes qu’il a totalement transcendés (Testament, The Stone Boy, Field Of Dreams, In Country et son final magnifique, Bobby Fisher, The Spitfire Grill, Iris), son approche de l’électronique (Where The River Runs Black, l’unique et incroyable The Name Of The Rose, Thunderhart, Patriot Games, Bopha!, Beyond Borders, Apocalypto), son approche excitante de l’action (48 Hours, Gorky Park, Commando, Clear And Present Danger), ses approches modernistes (Wolfen, Aliens), son goût pour le folklore (Devil’s Own).

Sa collaboration avec Phil Alden Robinson, une parmi d’autres, est à mettre à part, car elle lui a inspiré des partitions superbement émouvantes (Field Of Dreams) et originales (Sneakers mais plus encore Freedom Song).

On peut être épaté, dans cette fructueuse carrière, par sa facilité d’écriture et sa technique. Il a été capable de composer des partitions passionnantes, que je peux écouter en boucle, dans des temps extrêmement courts, Krull fut un travail titanesque qui l’a rendu malade, Rocketeer est une des partitions les plus appréciées et incarne sa passion pour l’aviation (superbe compagnon de sa partition hors cinéma pour les Horsemen !), Patriot Games et Clear And Present Danger furent composées en deux semaines et sont d’une incroyable intensité, Troy fut un accomplissement technique incroyable et c’est le genre de partition dont je ne me lasserai jamais, quel que soit les influences évidentes, et quelle que soit la prédominance du « ta na na na » (qui, quand on a connu Willow a 15 ans vous marque a vie !)trumpets

La question des citations, de l’inclusion de passages classiques, s’inscrit totalement dans la lignée de la Musique classique, de plus ils fusionnent parfaitement avec le discours musical, tant du point de vue émotionnel que musical.

Apres le succès fulgurant de Titanic (dont il a tiré de très belles suites pour orchestre et chœur, supérieures à l’écoute à l’album d’origine), James Horner a pu acquérir ce luxe de pouvoir choisir ses projets. Il peut encore surprendre et émouvoir, avec Avatar, The Karate Kid, The Amazing Spider-Man, Black Gold. Malgré la domination dans le cinéma hollywoodien actuel des partitions sans thème, basées sur les textures préfabriquées des synthétiseurs et des échantillonneurs, d’une grande faiblesse d’écriture et d’inspiration, il est encore le représentant d’une école d’essence classique, toujours curieux d’enrichir sa palette avec l’électronique ou la richesse des musiques populaires, partant d’une solide structure harmonique et thématique. La profondeur émotionnelle de ses compositions et la variété de ses couleurs instrumentales enrichissent encore chaque film.

On n’oublie pas ses premiers amours musicaux, encore moins les coups de foudre ! Depuis 25 ans, la musique de James Horner est inscrite à jamais dans mon cœur. Puisse-t-elle encore irriguer ma vie, elle sera a jamais plus belle.

Etienne Walter

La musique de James Horner est pour moi synonyme de subtilité, de finesse et de pertinence. Outre sa maîtrise des orchestrations et de la direction d'orchestre, outre sa technique et son écriture qui font de lui l'un des plus grands symphonistes, ce qui m'épate le plus dans son discours musical, c'est toute la complexité et l'intelligence de sa narration. Car il raconte l'histoire en musique. Sans jamais faire de mickey mousing, il décrit les scènes dans le moindre petit détail et anticipe les situations en introduisant musicalement la scène suivante à la fin d'une scène, ce qui apporte beaucoup de fluidité et de cohérence à la narration. Il se nourrit toujours de la psychologie des personnages et prend le temps d'aller au fond de celle-ci, même lorsque les délais sont très courts. Toutes ces caractéristiques rendent sa musique unique. En bref, elle est le compagnon idéal des images.

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