OR NOIR : SORTIE FRANCAISE DU FILM

Pour fêter dignement la sortie dans les salles françaises du film Or noir de Jean-Jacques Annaud, nous vous proposons d'écouter et de lire les propos tenus par le compositeur James Horner et le chanteur Fahad Al Kubaisi lors du Doha Tribeca Film Festival 2011 organisé par le DFI (Doha Film Institute), co-producteur du long-métrage. Les vidéos ont été réalisées par Marian Lacombe.

 
 

 
 
 
"Je m'appelle James Horner, je suis le compositeur du film Or Noir. La musique est très intimiste, cependant elle possède cette étendue et cette ampleur propre au désert et reflète par ailleurs un casting très prestigieux. J'ai collaboré sur ce film avec Jean-Jacques Annaud, le réalisateur, avec qui j’avais déjà travaillé sur deux longs métrages. Il m'a dit ceci "tu ne peux pas imaginer la sonorité du vent lorsqu'il souffle et que tu ne peux rien voir, que tes empreintes de pas sont littéralement effacées derrière toi." C'est ce qui m'a interpelé pour trouver des moyens d'exprimer en musique des concepts que le réalisateur me transmet. "Fais chanter la musique comme le vent" ou "rends la musique telle une ambiance nocturne, retranscrit ce que l'on doit ressentir lorsqu'il fait froid la nuit et qu'ils dorment tous". J'ai travaillé avec un chanteur Qatarien, une pop star dans son pays. Quand je l'ai entendu chanter, j'ai pensé que cela pouvait être une grande occasion d'utiliser sa voix d'une manière qui le surprendrait. Ce que je veux dire, c'est que j'ai déjà entendu des histoires de réalisateurs qui utilisaient cette méthode avec des acteurs et j'aime beaucoup faire de même avec les musiciens, c’est-à-dire leur demander de jouer d'une manière qui va à l’encontre de leurs habitudes.
Je traduis les sensations des personnages et j'essaie toujours, avec la musique, de rester en deçà de ce qui se passe à l'écran. S'il y a une scène de bataille, par exemple, je ne mettrai pas en musique la bataille elle-même, mais ce que le personnage ressent. Il existe donc quelques fois un contraste entre la musique que j'écris et ce que l'on voit à l’écran, mais l'histoire sous-jacente ressort toujours.
Je travaille sur une grande table d'architecte. Je ne compose pas vraiment au piano. Je vois tout cela comme des toiles et non pas comme des scènes individuelles, alors j'essaie toujours de visualiser les couleurs produites par les instruments et finalement le résultat ressemble vraiment à de la peinture abstraite. C’est une très bonne façon de travailler avec un réalisateur parce que ce n'est pas nécessairement un procédé cinématographique et ce n'est définitivement pas un procédé musical. Je trouve que beaucoup de réalisateurs sont intimidés à l'idée de parler musique avec un compositeur et la musique est la seule chose que la plupart d’entre eux ne maîtrise pas. En termes de conseils aux jeunes cinéastes, je leur dirais donc qu'ils essaient d'employer un compositeur qui soit doué avec les instruments acoustiques plutôt que de compter sur les synthétiseurs. Il est essentiel selon moi que le compositeur fasse partie intégrante de la narration du film. Les spectateurs sont aspirés si la musique est bonne. Ils sont en quelque sorte aspirés à un niveau auquel ils ne s'attendent pas."

 

 
 

 
 
 
 
"Or Noir fut un grand changement pour moi. Dans ma vie, je n'avais jamais rêvé de chanter pour un film. C'est le premier film international de cette ampleur ayant recours à un chanteur Qatarien. La musique est dans le style Bédouine. Elle intègre le style oriental du Golfe Persique.
Je suis allé à Londres, aux studios Abbey Road. C'est là-bas que j'ai rencontré le réalisateur et le compositeur James Horner. Lorsque j'ai chanté la partie qui m’était attribuée, ils ont diffusé la scène correspondante. C'était une scène de nuit, très silencieuse, il y avait de l'anticipation et de l'appréhension, car c'était juste avant la guerre. Il a donc fallu que nous utilisions la voix, l'image et la musique pour donner à cette scène le sens voulu.
C'est une grande sensation de savoir que l'on inspire ces pensées. Je suis très heureux d'avoir été impliqué dans cette expérience. J'espère que je communiquerai toujours des sensations aux gens.
Parmi les artistes, nous avons un très joli proverbe : Un chanteur est le traducteur des émotions humaines."
Enfin vous pouvez entendre des extraits de la nouvelle partition de James Horner dans le documentaire suivant, le compositeur y fait d'ailleurs une apparition à partir de 34'40 :
 
Jean-Jacques Annaud et James Horner en pleine discussion.
 
James Horner dirigeant l'orchestre aux studios Abbey Road à Londres.

Finissons par un petit tour d'horizon des premiers avis rencontrés sur le net concernant la musique de James Horner :
 
Cinema-france : "score joliment paresseux de James Horner"
Avoir-alire.com : "musique emphatique et omniprésente…"
Le Figaro : "une musique souvent assommante"
Cinema.jeuxactu.com : "musique insupportable de James Horner – qui tente vainement de faire du Maurice Jarre"
Cinevbe.fr : "insupportable musique d’un James Horner en mode recyclage, beaucoup trop appliqué à singer Lawrence d’Arabie"
Canalacademie.com : "On peut se fatiguer de la musique composée par James Horner, trop présente, soulignant à gros traits les situations."

Toutlecine.com : "bercé par un thème prenant composé par James Horner, digne des grands films d’époque"
Francetv.fr : "Soulignons enfin la magnifique musique de James Horner qui participe à l’épique, par sa texture classique aux couleurs orientales, en phase avec le sujet et son traitement."
 
Nos impressions parues le 5 novembre sont toujours visibles en suivant ce lien :
 
L'édition de la musique n'étant toujours pas d'actualité nous vous encourageons à vous rendre dans un cinéma qui projette Or Noir afin d'apprécier celle-ci tout au long du film, et ainsi vous faire votre propre avis…
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